✨ Rester vivant·e dans un monde qui dissocie : lenteur, désir et hypnose comme résistance douce

✨ Rester vivant·e dans un monde qui dissocie : lenteur, désir et hypnose comme résistance douce

Ressentir pleinement. Et pas seulement le temps d’une méditation.
Pas juste penser, analyser ses émotions, mais les laisser traverser le corps.
Pas juste parler de désir, avec des il faut et des je dois, mais l’habiter, y respirer, s’y déposer.

Dans ce monde qui accélère sans fin, qui exige, qui presse, où l’on nous abreuve d’injonctions, où l’on nous attache à coup d’accomplissements, de légendes intérieure, d’ikigai… la question est :

Comment rester vivant·e dans sa lenteurdans sa sensualité, sans se replier, sans s’éteindre, sans s’user ?

Cet humble article n’est pas un guide, ni une vérité posée. C’est peut-être simplement une invitation. Un fil de pensée, de peau, de souffle.

Une invitation à ralentir. A se poser puis à se demander :
Comment je nourris ce feu qui m’anime, sans l’épuiser ?
Comment je protège mon espace intérieur, sans m’enfermer ?
Comment j’honore mon désir, dans un monde qui veut le discipliner, l’étiqueter, le rentabiliser ?

Et si, comme je le propose dans cet article, ce que l’on qualifie de pratiques lentes érotiques – hypnoses sensuelles, méditations érotiques, audios de retour au corps – n’étaient pas des échappatoires, mais des formes de résistance ?
Des manières de rester pleinement là, libre, habité·e, sensuel·le…
malgré le monde, la société, malgré nous, nos résistances et nos blocages, et cet énergie qui nous pousse malgré nous vers le groupe et la norme.

🌪️ Le monde qui dissocie : vitesse, performance et oubli de soi

Nous vivons dans un monde qui va vite, toujours plus vite. Et qui nous entraine avec lui. On vit de calendriers saturés, de to-do list à rallonge, de notifications constantes, de tâches qui s’empile, et qui se répètent.
On produit, on avance, on « gère ». Mais est-ce que tu as déjà réfléchi à l’énergie que tu perds là dedans, au prix que cela nous demande, en terme de vitalité, de bien-être originel, équilibre ? Y-trouve-t-on de la Joie ?

Car le corps, lui, ne va pas à cette vitesse-là. Notre cerveau peut suivre le rythme, un temps (jusqu’au burn?) Mais notre corps ?
Lui a besoin de lenteur pour digérer, de temps pour ressentir, de douceur pour se sentir exister.
Seulement, voilà… dans cette société de la performance, où tu consommes donc tu as le droit de paraitre, le corps devient un outil à optimiser, une page vierge à écrire, de l’argile à sculpter : il faut le rendre désirable, performant, efficace, musclé, beau… même au lit.

Le sensible s’anesthésie doucement.

On parle beaucoup de sexualité, dans les médias, entre nous, sur les réseaux, mais on la vit de moins en moins dans sa chair, on incarne moins un désir et un plaisir joyeux.
On connaît l’excitation mentale, les clics rapides, les scripts pornographiques, la décharge, mais on oublie la sensualité du corps, le trouble, la lenteur, l’attente, le partage à soi ou avec l’autre.

Le désir devient un programme à dérouler :
📈 Objectif orgasme,
📊 Score de libido,
⏱️ Durée des préliminaires mesurée comme une KPI,
📏 Mesures des corps et des attributs sexuels…

On « fait » l’amour comme on ferait sa check-list : un moment casé entre deux rendez-vous, performé plus que vécu. Allez, hop, ça en moins dans ma charge mentale.

Et dans ce monde qui pousse de plus en plus, à se couper de ses sensations pour fonctionner, s’adapter, réussir (financièrement, statistiquement, socialement, physiquement)… il est facile de glisser dans une forme douce mais profonde de dissociation :
On est là, mais on ne sent plus rien. On ne désire plus rien profondément, seulement sur injonction.

Et si ralentir était un acte radical ?

Dans ce paysage, l’hypnose érotique apparaît comme une rupture douce mais puissante.
Elle s’invite sans rien demander, on y glisse sans rien en attendre.
Elle invite à descendre, à sentir, à s’attarder.
Elle ne presse pas le désir, elle l’écoute.

Elle dit : « Reviens. Respire. Tu es vivant·e. »

Pas besoin d’aller plus vite, ni de cocher une case.
Il suffit parfois simeplement de… s’autoriser à ressentir à nouveau, à « être dans son corps », à s’habiter, dans un monde qui nous pousse à ne plus sentir du tout.

« Se reconnecter à soi, dans un monde qui pousse à se fuir, c’est déjà politique. »


🔥 Le désir comme résistance douce : ressentir, un acte de subversion

Alors, oui, j’en suis convaincue : dans un monde saturé de bruit, de performance et d’image, ressentir devient un acte de résistance.

Oui, s’arrêter.
Oui, écouter son souffle.
Oui, prendre le temps d’un frisson, d’un trouble, d’un silence entre deux soupirs.
Cela semble anodin et pourtant, c’est subversif!

Parce qu’aujourd’hui, le désir est industrialisé. Commercialisé, marketisé, vendable et ça se vend! Tous les magazines féminins et masculins l’ont bien compris et en font leur une, là encore uniforme, d’été en été et de faux sondages et statistiques biaisées!
Le sexe doit être visible, vendeur, efficace.
Le désir féminin, la sexualité féminine sont marketing. Le désir masculin et l’érection sont compétition.
Et le plaisir lui-même devient produit à livrer, à atteindre, à montrer. Sans vrai, sans joie.

Mais heureusement, certain-es résistent et demeurent là, à la marge de tout cela, et certaines pratiques tracent un autre chemin, plus intime, plus silencieux.

Les méditations érotiques, les hypnoses sensuelles…

Ce ne sont pas de simples fantasmes parlés. Ce sont des sanctuaires discrets,
où l’on revient à soi, lentement, où l’on apprend à honorer ce que l’on ressent, plutôt que ce que l’on projette.

La voix dans l’oreille n’est pas là pour commander (sauf si c’est le jeu 🖤).
Elle devient un ancrage doux, une invitation à se déposer dans le corps, à retrouver le droit d’habiter sa chair, sans pression, sans public, sans but.

Parce que, oui, c’est dans cette lenteur que le désir reprend sa véritable place, non pas comme performance, mais comme élan vital, comme lien, comme vibration.

Ce n’est pas un repli.

Je voix plutôt cela comme un retour à la source. Une manière de dire non, doucement, et sans heurts, sans revendication agressive à la mode féministe 3.0. Dire NON à la marchandisation du corps, à la réification à outrance, à la précipitation des sensations, à la perte de profondeur. A contrario, on revient à la poésie, au sens, à des compréhensions justes car senties, sensibles et non analysables. On dit OUI à soi, à la vie, à ce qui circule, voyage, à ce qui est là.

Ressentir devient une forme d’insoumission. Et on n’est pas obligé-e de comprendre ni de réfléchir. On laisse tomber les pourquoi, et rien que ça…! permet de laisser ressentir.
Sentir son sexe, son souffle, sa chaleur, sans avoir à justifier, performer, publier.

C’est une liberté nue. Fragile. Et précieuse.

“Le plaisir lent est un refus de la vitesse, une réponse incarnée à la fatigue du monde.”


🌱 Comment nourrir la flamme sans l’épuiser ?

Ressentir, c’est vivant. Mais rester vivant·e dans un monde qui épuise, c’est un art.

Nous voilà parvenu-es à la partie conseils qui se veut ne pas donner de conseils. Ce qui suit sont des idées, à expérimenter, et non à suivre, à adapter et non à se conformer…

La flamme du désir, du corps habité, de la sensualité libre… peut vaciller sous le vent du quotidien : travail, notifications, doutes, fatigue. Et c’est normal, et c’est naturel. Le désir ne suit pas une ligne droite et cycle. C’est ce qui le rend vivant.
Et donc fragile! Il peut se consumer à force de vouloir « bien faire », même dans le mieux-être.

Alors, comment rester en lien avec soi sans que cela devienne une nouvelle course ? Comment continuer à s’ancrer dans ses sensations, sans tomber dans la performance spirituelle ou érotique ?

✨ Ritualiser… sans rigidifier

Même 5/10 minutes par jour d’écoute à travers une méditation guidée, un audio érotique, une lecture, une respiration consciente, l’écoute d’une musique, sentir un parfum… peuvent réancrer.
Ce n’est pas la durée qui compte, mais l’intention : être là, présent·e, dans son corps.

Pas besoin d’être mystique ou parfait·e, pas besoin d’en faire sa nouvelle lubie.
Ce peut être simplement : fermer les yeux, écouter une voix douce, laisser une sensation surgir, se déposer.

Et si un jour, deux jours, 40 jours, l’envie n’est pas là, c’est ok!
Si, parfois, on se dit que c’est nul, c’est ok.
Ne rien forcer sauf des petites joies.

🌊 Refuser l’injonction à « aller mieux tout le temps »

L’hypnose érotique n’est pas un outil à optimiser. C’est un espace à accueillir.

On n’est pas obligé·e de jouir. Ni de s’éveiller. On peut juste écouter, sentir, frémir.
Et parfois… ne rien ressentir. Et c’est OK.

Sortir du mode performance, même dans le soin de soi.
Parce que sinon, le risque est là : faire de la lenteur une nouvelle case à cocher, du plaisir un KPI (Key Performance Indicator) spirituel. Et donc se forcer, y réfléchir, noter ralentir sur sa liste, ou le noter dans ses notif… (si, ça au début ça peut être utile…🙃)

🕯️ Revenir à l’essentiel, au quotidien

Nourrir la flamme, ce n’est pas chercher sans cesse plus. Plus beau, plus grand, plus fort que je puisse le balancer sur mon insta.
Au contraire, et si on revenait au peu qui touche, et qui fait du bien, petit bien tous les jours :

– un rayon de soleil sur la peau,
– un frisson au son d’une voix,
– un soupir qui descend jusque dans le bassin,
– un parfum qui apaise,
– quelques lignes de lecture qui animent l’imaginaire,
– un plaisir gustatif, tactile, des yeux…,
– une main sur le ventre en silence.

C’est honorer, prioriser les petits rituels du vivant : la lenteur, la sensualité discrète, le souffle habité.

C’est, peut-être, vivre l’érotisme comme une écologie intérieure. Une manière de faire durer la douceur, sans l’épuiser.

“Ce n’est pas la puissance qui épuise, c’est l’arrachement au corps.”

🖤 Alors comment faire ?

S’écouter toujours, s’écouter davantage, s’écouter mieux. Peut-être simplement ça. Être là avec soi, ses ressentis et donc son corps, ses intuitions, ses envies, ses élans, ses choix, ses valeurs et principes, ses petites joies.
Et à partir de là, prioriser! Cela peut passer par un premier « travail d’analyse » : rechercher son « échelle de valeurs » profondes. C’est à dire les valeurs qui nous portent, celles qui font qu’on se lève le matin. Les rechercher, sans se mentir, sans en nier certaines qui nous valorisent pas… Les noter, et observer. « Est-ce que dans ma vie, aujourd’hui, cela est respecté? ».
La réponse ne vous satisfera pas toujours et vous pourrez observer les décalages, les déséquilibres, les négations, les « il faut », les valeurs qui appartiennent à « papa, maman, la société » et non pas à vous… ….
Et ensuite, redistribuer les places, ajouter ce qui est manquant, supprimer ce qui est obsolète ou néfaste… Bref : redéfinir votre besoin, votre joie, votre souffle.

Lorsqu’on s’aligne avec cela, nos valeurs, nos besoins, nos émotions, notre sécurité intérieure, alors notre estime de soi s’équilibre également et on fait, on vit, on pense, on émotionne sans rien forcer.


🌿 Être à la marge sans se couper

Ressentir profondément, dans une société qui valorise la vitesse et la visibilité, c’est déjà être à la marge. En décroissance dans un monde qui valorise, glorifie la croissance.

C’est refuser les projecteurs, les algorithmes, les “likes” à tout prix.
C’est préférer l’intimité vraie à l’exposition constante.
C’est préserver son intériorité comme on préserverait un feu fragile.

Dans ce monde de bruit, choisir d’écouter une voix douce, de fermer les yeux, de respirer profondément, de se laisser traverser par un frisson, une chaleur, un désir : c’est agir en décalage, on entre en atypie. Et alors, oui, quelquefois, on se rend compte que notre « club de vie » n’est plus en phase avec nous : nos amis, notre famille, nos collègues, notre pays… Est-ce alors si difficile de laisser cela évoluer? Je ne le pense pas.

🛏️ Des sanctuaires intimes, même au cœur du monde

Même dans la frénésie, même dans les transports, au boulot, à la maison, on peut se créer des refuges invisibles. Avec ou sans casque audio.
Dans le train, dans un lit, dans un bain, dans une pause entre deux mails.

L’hypnose érotique, la méditation sensuelle, ne sont pas des fuites, mais des bulles de reconnexion, des actes silencieux de rébellion intérieure.

✨ Une liberté qui dérange

Car oui, ressentir, ralentir, désirer sans but, ça fait un peu bizarre, sorcière, new-âge décadent. Un peu étrange. Un peu en-dehors.
Et c’est ce qui fait sa force. On s’en fiche de ce que c’est finalement : si ça fait du bien, si cela amène de la joie, wtf?

Dans un monde qui monétise tout, ressentir juste pour soi, jouir sans public,
exister sans performance, devient un luxe. Rester ancré·e ET ne pas s’isoler : cela demande de cultiver des liens choisis, profonds, sincères.
Des espaces comme ce texte, comme une discussion nocturne, comme un audio qu’on s’offre à soi.

Parce que vivre lentementsensuellementlibrement, ce n’est pas fuir le monde.
C’est peut-être le transformer autrement. Juste de sa présence intuitive. Car votre énergie sera différente, vibrante. Et vous allez croiser des personnes, parfois de parfaits inconnu-es dans la rue qui le ressentiront : cette énergie calme, cette manière différente d’être au monde, de rayonner, de sentir.
De manière mystico-intuitive, j’ai envie de dire que l’on entre alors un mode vibratoire de la nature, de stature très jungienne, spinoziste. On vibre l’énergie du monde, on entre dans l’Energie et on fait corps avec Elle. Et elle résonne et nous résonnons, on devient à la fois plus sensibles, plus sensoriel-les, plus intuitif-ves, originel-les. On sent d’abord ce qui se passe, le raisonnement vient ensuite. Et de manière plus posé.
Bien sûr, cela peut conduire à une sorte d’éloignement : du bruit, des conformismes, de la bêtise et de l’inculture revendiquée, du vulgaire et du retour patriarcal. C’est le risque, perso je le revendique et l’ai adopté totalement : se couper du monde tel qu’il est – la société consumériste humaine) pour revenir au monde tel qu’il se ressent -(la nature, les êtres ressentants, une intelligence émotionnelle).

“On brûle encore les sorcières, mais maintenant, elles s’allument toutes seules.”


Hypnose érotique, lenteur et corps habité : une souveraineté sensorielle

Ce n’est pas juste du bien-être, c’est une politique intérieure.

Ce n’est pas juste du plaisir, c’est une souveraineté retrouvée.

Une manière douce de reprendre le pouvoir sur son ressenti, de dire oui au corps, non à l’amnésie programmée, oui à la lenteur, non à l’optimisation.

Et même si tout autour pousse à l’oubli, à la vitesse, à l’extraction de soi… il reste ces instants. Ces petites bulles. Ces petites voix. Ces petits souffles. Ces fragments de présence où, contre tout, on reste vivant·e.

Toi qui cherche ce beau, ce beau, qui le découvre ou l’a déjà adopté : ne force rien. N’anticipe pas la rentrée, les fêtes, les vacances. Tu as une seule chose à faire, une seule question pour toi :

« Ce que je suis en train de faire m’apporte-t-il de la joie? »

Si oui, youhou! continue!

Si non, ajuste, écoute ton corps, il sait, cherche ce petit fragment d’élan à l’intérieur de toi. C’est TOI qui sais, personne ne sait à place : PERSONNE NE SAIT A TA PLACE. Même pas moi, surtout pas moi!
TOI SEUL-E SAIT

Toi, ta joie, tes désirs. 🖤


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